Pour réussir le plan, le ministre plaide pour la concrétisation d’un partenariat stratégique avec des leaders en la matière comme, par exemple, les Chinois et les Allemands.
Le ministère de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables s’attelle à la préparation d’un appel d’offres qui sera lancé d’ici au mois de juin prochain pour la mise en place d’un projet de 1 000 MW.
Selon le ministre du secteur, Chems-Eddine Chitour, qui intervenait hier au Forum du journal Echaâb, le pilotage de cet appel d’offres sera confié à une nouvelle entité qui sera mise en place incessamment.
Cette entité qualifiée par le ministre d’une “Sonelgaz bis”, dédiée aux énergies renouvelables, dépendra de son département. Selon l’agenda établi par le ministère, après le lancement de l’appel d’offres en juin, le début de la mise en place de ces 1000 MW se fera dès octobre prochain.
L’opération se fera en consultation avec les walis quant à l’implantation de ces 1000 MW. Pour Chems-Eddine Chitour, l’essentiel est de mettre en place ces 1000 MW et de les reproduire chaque année pour atteindre les 15 000 MW d’ici à 2030.
Concernant le financement de ce programme, le ministre a indiqué que ce plan solaire sera financé par la quantité de gaz naturel épargnée avec la mise en place rapide du plan d’énergie renouvelable.
Il a expliqué qu’une centrale solaire de 1 000 MW fait économiser une quantité de l’ordre de 200 millions de mètres cubes de gaz. Mais pour réussir le plan, le ministre a plaidé pour la concrétisation d’un partenariat stratégique avec des leaders en la matière.
Il citera, par exemple, les Chinois et les Allemands qui, selon lui, ont prouvé leur maîtrise dans ce domaine. Outre ce plan solaire, le ministre a évoqué également d’autres gisements d’énergies renouvelables à explorer, à l’instar de la géothermie et l’hydroélectrique.
Chems-Eddine Chitour a souligné que l’Algérie dispose de 240 sources d’énergie géothermique qui ne sont pas exploitées. Il a, à ce titre, indiqué qu’une réflexion est lancée sur la possibilité de bénéficier de l’expérience italienne en la matière. L’autre chantier auquel s’attelle le ministère de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables est celui de l’économie d’énergie.
Le ministre a indiqué que le modèle algérien est énergivore et ne crée pas de richesses. 80% de notre consommation ne créent pas de richesses, a-t-il expliqué. Les 44 millions d’Algériens consomment 60 millions de tonnes d’énergie. La consommation est de 800 millions de m3 de gaz et de 1 million de m3 de pétrole par semaine.
Si l’objectif de 10% d’économie que se fixe le ministère est atteint, ce sont 6 millions de tonnes d’économie, soit 200 millions de dollars. En matière d’économie d’énergie, le ministre a abordé deux secteurs névralgiques auxquels il faut s’attaquer, à savoir le bâtiment et les transports.
Le ministre a indiqué qu’il a été convenu avec le ministère de l’Habitat la mise en place de nouveaux cahiers des charges avant toute nouvelle construction où il sera tenu compte de l’aspect économie d’énergie.
Il est également question des mêmes obligations concernant la rénovation du vieux bâti. Le ministre a révélé l’objectif de rénovation de 500 000 habitations par année sur le 8 millions existantes.
Il a aussi évoqué les encouragements qui vont être octroyés pour l’installation des chauffe-eau solaires avec une aide de 50% du coût total. Concernant les transports, Chems-Eddine Chitour a axé son plaidoyer sur la transition vers le GPL du parc roulant national. L’année dernière, 80 000 voitures ont été converties au GPL.
Les pouvoirs publics envisagent de porter ce chiffre à 200 000 en 2021. Selon le ministre, il faut changer le modèle de consommation actuel. La question de l’économie d’énergie demande un effort collectif, a-t-il conclu.