L’Assemblée populaire nationale a abrité, jeudi, une séance plénière consacrée aux questions orales adressées aux membres du gouvernement. Présidée par M. Slimane Chenine, président de l’APN, cette séance a vu la présence des ministres de l’Intérieur, de la Santé, des Postes et des Technologies de l’information, du Commerce, du Travail, de l’Enseignement supérieur, des Affaires religieuses et de l’Environnement et Énergies renouvelables.
Mme Nassira Benharrats, ministre de l’Environnement et des énergies renouvelables :
«Prévenir les accidents de pollution»
La ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Nassira Benharrats, a insisté jeudi à Alger sur la nécessité de relancer le rôle de l’Inspection générale de l’environnement (IGE) et des inspections régionales de prévention contre les accidents de pollution.
A une question orale du député de l’Alliance Nahda-Adala-Bina, Salah Zouiten, lors d’une séance plénière de l’APN, présidée par Slimane Chenine, président de l’APN, Mme Benharrats a souligné que l’IGE compte parmi ses missions l’application de la législation et de la réglementation en vigueur dans le domaine de l’environnement, notamment en matière de coordination entre les services en charge de la gestion des questions environnementales. La ministre a ajouté que l’IGE prend également les mesures de contrôle et d’inspection et propose les dispositions légales ou matérielles.
Elle est habilitée à effectuer des visites d’évaluation, d’inspection et de contrôle, voire de mener des enquêtes en cas d’accident de pollution, et ce de par la révision périodique des dispositifs d’alerte et de prévention des accidents de pollution. Dans ce sens, la ministre a rappelé qu’un arrêté ministériel a été promulgué le 7 octobre 2019 portant organisation et définition des missions des inspections régionales de l’environnement, outre le recrutement de cadres spécialisés pour renforcer les compétences et relancer le rôle de ces inspections. Elle a affirmé, dans ce sens, que son secteur «élabore un décret déterminant les systèmes de protection des zones humides conformément aux dispositions de l’article 14 de la loi n° 11-02 du 17 février 2011 relative aux domaines protégés dans le cadre du développement durable, après le règlement de tous les problèmes environnementaux auxquels est confrontée la zone humide Guerbes-Sanhadja (wilaya de Skikda), notamment le pompage irrationnel des eaux pour l’irrigation des zones agricoles avoisinantes.
A ce propos, la ministre a mis l’accent sur l’importance des zones humides et leur rôle dans l’atténuation des effets du changement climatique, relevant leur spécificité permettant le stockage d’eau, la réalimentation de la nappe phréatique, la protection des tempêtes, la réduction du risque d’inondation, la stabilité du littoral, la lutte contre l’érosion du sol et le stockage du carbone, ajoutant que ces zones constituent une source de biodiversité et un vecteur économique et scientifique qui requiert préservation et prise en charge. La ministre a rappelé que la zone humide de Guerbès-Sanhadja a bénéficié, en 2017, dans le cadre du projet de coopération entre la Direction générale des forêts (DGF) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de plusieurs avantages dans le domaine de l’environnement, tels «la création d’un centre d’éducation environnementale, la réalisation d’activités de sensibilisation, ainsi que l’élaboration d’un plan de gestion de la zone humide».
Dans ce cadre, poursuit la ministre, il a également été procédé dans la zone, à la signature d’un nouveau projet, le 30 janvier 2019, entre le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, en présence de la DGF et du programme des Nations-unies pour le développement (PNUD), intitulé «Mise en œuvre préliminaire du Plan de gestion intégrée du complexe de zones humides». Ce projet consiste en «la fixation du cordon dunaire sur une superficie de 75 hectares des zones humides, ce système devant permettre de conserver l’eau», a-t-elle rappelé, avant d’ajouter que cette fixation sera généralisée, par la suite, à l’ensemble du cordon dunaire de la zone humide. La ministre a également indiqué, dans ce contexte, que ce projet a permis l’émergence de groupes professionnels féminins activant dans l’exploitation durable du figuier de barbarie, par la création de coopératives et la mise en place d’un département de l’écotourisme pour la découverte des sites naturels de la wilaya de Skikda. Ce projet a également permis d’élaborer un programme exhaustif de sensibilisation destiné à toutes les franges de la population en partenariat avec le ministère de l’Education nationale et les différents secteurs concernés, afin de sensibiliser quant à la nécessité de préserver ce site, a encore rappelé la ministre.
El Moudjahid