La nouvelle vision de l’université algérienne, c’est de former des créateurs de richesses pour rendre l’étudiant capable d’innover et de créer sa propre entreprise.
«Nous ne sommes pas là pour faire le procès du passé, mais inventer l’avenir !». C’est avec cette phrase lourde de sens que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a présenté son plan pour réformer le secteur qu’il dirige. En effet, le professeur émérite Chems Eddine Chitour était, hier matin, l’invité de la rédaction de la Radio nationale Chaîne 3. L’occasion pour lui de donner les grandes lignes de sa feuille de route. Ainsi, cet enseignant de renommée a d’abord insiste sur le fait de ne pas ressasser le passé, tout en ne brûlant pas les étapes. «La réforme doit se faire étape par étape», a-t-il soutenu. «Il faut d’abord commencer par faire un état des lieux.
Situer où nous en sommes et choisir une perspective», a-t-il poursuivi non sans insistant sur le fait que des objectifs concrets doivent être tracés. « Ils doivent être réalistes, à la portée de notre université », a-t-il insisté. Quels sont donc ces objectifs ? Pour le professeur, il faut commencer par le commencement ! « Nous ne pouvons pas opérer des changements de manière brutale, il faut procéder de manière progressive et établir un état des lieux afin d’avoir une perspective, puis définir où nous voulons aller », a-t-il affirmé .
Selon lui, la nouvelle vision de l’université algérienne, c’est de former des créateurs de richesses pour rendre l’étudiant capable d’innover et de créer sa propre entreprise. «L’université doit être un énorme incubateur de start-up et de microentreprises à même de créer une recherche utile», a-t-il ajouté. Il donne l’exemple du nouveau pôle universitaire de Sidi Abdellah qu’il imagine comme une Silicon Valley «made in Bladi». Le ministre révèle, dans ce sens, que ce site sera dédié aux technologies du futur afin de doter l’Algérie des métiers de demain. Il a cité à ce titre l’intelligence artificielle, la robotique et la nanotechnologie.
Pour atteindre ce but, de nouvelles spécialités ,en diapason avec la réalité algérienne et celle du monde, vont être ajoutées au cursus universitaire. Des écoles de mathématiques, de biologie, des nouvelles technologies de la biologie, des sciences économiques quantitatives et de droit vont voir leur jour. «Les meilleurs enfants d’Algérie, quelle que soit leur provenance, auront la possibilité, de par leur génie propre et leur savoir, d’être mis dans un environnement adéquat afin de donner le meilleur d’eux-mêmes», a précisé Chems Eddine Chitour.
Et le LMD dans cette nouvelle vision, a-t-il toujours sa place ? Pour lui, une évolution de ce système est plus qu’obligatoire. «Il est temps d’évaluer ce qui a été réalisé depuis 10 ans. Le seul reproche que je fais au système LMD, c’est d’avoir laminé les formations technologiques», a fait savoir celui qui n’a jamais été «tendre» avec ce système. «Nous allons adapter le LMD de manière à ce que le master ait une teinte technologique. Il sera appelé master technologique avec l’introduction d’un nombre de modules pour être en phase avec les exigences de l’heure», a expliqué le ministre.
Lexpression .DZ