Après un cursus de deux ans, les étudiants en master de gestion durable des déchets en milieu urbain à l’université Salah Boubnider (Constantine 3) ont reçu leur diplôme lors d’une cérémonie tenue la semaine dernière, en présence d’Ulrike Knotz, ambassadeur de la République allemande en Algérie.
Les 12 étudiants composant la promotion ont vu leurs efforts couronnés grâce à une spécialité inédite en Algérie, susceptible de baliser leur parcours professionnel. Une formation post-graduation censée prouver son efficacité en matière d’employabilité. «J’ai déposé mon CV auprès d’agences et d’organismes, je n’ai pas encore eu de réponses», dira un diplômé, qui s’interroge sur les perspectives pouvant s’offrir en réalité à lui et à ses camarades. Mais l’heure était à l’émotion et à l’optimisme.
L’émotion qui accompagne la fin d’un parcours académique, et l’optimisme quant à l’accomplissement d’une mission qui, sans doute, se profile à l’horizon. Tous les intervenants ont mis en avant l’utilité, voire la dimension d’une telle formation, de sa portée socio-économique et ses retombées positives sur l’environnement et le bien-être général.
Tri sélectif, recyclage, valorisation du compostage, de la biomasse… autant de dispositifs à l’effet de préserver l’environnement et à consolider l’économie circulaire génératrice d’emplois. Des procédés ayant déjà prouvé leur efficience sur lesquels a insisté l’ambassadeur, en poste à Alger depuis 15 mois. Et de revenir sur les principales réglementations qui régissent le secteur des déchets dans son pays. A rappeler que l’Allemagne est un pays précurseur en matière de gestion durable des déchets. La présence de la cheffe de la diplomatie allemande, à cette cérémonie de remise des diplômes, n’était pas protocolaire.
Elle s’impose en raison du partenariat qui a scellé la concrétisation du master avec les deux universités algériennes, Constantine 3 et Blida 1. Ce dernier a été rendu possible grâce à l’implication de l’agence de coopération internationale allemande GIZ et de l’université de la ville de Rostock. «Ce master est le fruit de la collaboration germano-algérienne», rappellera la diplomate. Et d’indiquer que «le processus de certification de ce Master sera entamé bientôt». «La beauté de votre pays m’a touchée, il mérite tous les efforts», conclut l’ambassadeur en remerciant toutes les parties associées à ce cursus.
Des stages en Allemagne et au Maroc
La responsable du projet à l’université Salah Boubnider, Rokaia Bouadam, est revenue sur ce diplôme dont «le principe est l’alternance entre la formation académique, et celle pratique. Pour ce faire, l’université Constantine 3 a mis en place une plateforme, des conventions avec la Giz et le secteur socio-économique…», a-t-elle expliqué. Et d’aborder par la suite les étapes de la formation, jalonnée de missions et des stage en Allemagne et au Maroc. En effet, un groupe de cette promotion, Souheila, Romaissa, Mounsif, Mehdi, Malik, Hakim et Athmane, ont effectué du17 juin au 28 juin 2019, un stage de formation à l’université de Rostock. Leurs camarades, quant à eux, ont séjourné au Maroc, précisément dans les villes de Rabat, Fès et Meknes.
L’occasion leur est ainsi offerte pour «s’informer sur les différentes technologies, notamment allemandes dans le domaine du recyclage et de la valorisation des déchets…et se pencher sur les possibilités de les appliquer en Algérie dont uniquement une partie infime est traitée».
Ce cycle d’apprentissage de haute facture avec des professionnels et des experts leur a livré tous les secrets des procédés du traitement des déchets, dont le recyclage, le compostage, la déchetterie et l’incinération. Et les voilà aujourd’hui prêts à contribuer au renforcement de l’économie verte nationale dont l’essor accuse un large retard.
Le master de la gestion durable des déchets en milieu urbain a été instauré en septembre 2017. Y aura-t-il une nouvelle promotion pour l’actuelle rentrée universitaire ? De l’avis des responsables, rien n’est sûr.
El Watan
