La loi régissant la production, le transport et la distribution d’électricité sera prochainement révisée en y intégrant l’aspect des énergies renouvelables (EnR), a indiqué dimanche à Alger le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar.
Présidant une rencontre nationale avec les directeurs régionaux de la Société algérienne de distribution de l’électricité et du gaz (SADEG), le ministre a fait savoir que la loi régissant la production, le transport et la distribution d’électricité et de gaz sera prochainement révisée en y intégrant l’aspect des énergies renouvelables « à travers son amendement ou bien la mise en place d’une nouvelle loi ».
Le premier responsable du secteur de l’Energie a énuméré les différentes initiatives de développement du secteur notamment à travers la loi sur l’électricité de 2002 « dont une trentaine de textes d’application n’ont pas été promulgués ».
« Il y a également le programme ambitieux d’EnR de 22.000 MW décidé en 2011 lui même renouvelé en 2015 mais toujours sans réalisation, suivi de la création d’une filiale dédiée spécialement aux EnR en 2013, SKTM qui ne produit que 354 MW de renouvelable », a-t-il rappelé, soulignant l’intérêt de faire le constat du secteur dans la transparence.
Par ailleurs, M. Attar a évoqué les préparatifs de la commémoration du 24 février 1971 soit le 50e anniversaire de l’annonce de la nationalisation des hydrocarbures, soulignant l’un des aspects en phase de devenir « la préoccupation majeure pour le long terme : la sécurité ou l’indépendance énergétique du pays ».
Dans cette optique, le ministre a considéré le cinquantenaire du 24 février comme « le cinquantenaire de la rupture dans le secteur énergétique, à travers la transition vers une nouvelle ère où la source énergétique, sa transformation, l’énergie produite et distribuée et son usage ne seront plus les mêmes qu’ils sont aujourd’hui ».
Concernant le programme de développement de Sonelgaz, le ministre a estimé que les besoins énergétiques du pays d’ici 2030 seront en deçà des prévisions du plan de développement du Groupe public.
« Il faut donc baisser le nombre de projets destinés à hisser la capacité de production d’électricité à partir du gaz naturel et investir dans les EnR. On pourrait éventuellement diviser les investissements en deux proportions égales entre le conventionnel et le renouvelable », a-t-il proposé.
Selon lui, Sonelgaz disposait en 2020 d’une capacité de production installée de 23.391 MW presqu’entièrement à gaz et prévoit d’atteindre 38.000 MW en 2030 alors que le besoin maximal à cette échéance sera de 27.000 MW.
En outre, M. Attar a expliqué que le recours aux nouvelles ressources d’énergie et aux nouvelles technologies dans le secteur nécessite d’engager « l’adaptation des réseaux de transport et de distribution, créer un marché de l’électricité et in fine amender la loi sur l’électricité ou en établir une ».
Pour sa part, le ministre des Energies renouvelables et de la Transition énergétique, Chems Eddine Chitour, a soulevé l’intérêt de l’implication de l’ensemble des acteurs du secteur mais aussi l’implication de l’ensemble des autres secteurs et des citoyens pour réussir la transition énergétique.
Il a fait savoir que le KW de solaire coûte désormais moins cher que le KW d’énergie conventionnelle, d’où l’intérêt, a-t-il dit, de développer les concepts des EnR et d’efficacité énergétique.
M. Chitour a ainsi mentionné les différentes réunions l’ayant impliqué avec les responsables d’autres départements ministériels afin de concrétiser les premiers jalons du nouveau modèle énergétique du pays.
Il a ainsi cité l’Habitat à travers la préparation d’un cahier de charges pour la prise en considération de l’efficacité énergétique, le transport, avec la conversion des véhicules vers le GPL, et le Diesel-fuel ainsi que le lancement de la locomotion électrique, l’Intérieur avec l’installation de panneaux solaires au niveau des établissements scolaires et la Poste et les télécommunications avec la commercialisation de lampes à basse consommation au niveau des bureaux de poste.