Le silence à l’intérieur de l’UDES (Unité de développement des équipements solaires) de Bou Ismail (Tipasa), illustre parfaitement l’ambiance de travail qui règne dans les ateliers de recherches. Les scientifiques, aux timides regards, sont occupés devant leurs prototypes, made in Algeria, conçus pour la lutte contre le coronavirus.
Le CDER (Centre de développement des énergies renouvelables) encourage les initiatives de l’UDES. Le Dr Tassalit Djillali, chercheur et directeur de l’UDES a répondu à nos questions.
Entretien réalisé par M’hamed Houaoura
-Pouvez-vous être plus explicite sur les résultats obtenus par vos chercheurs ?
Grâce à leurs expériences, nos chercheurs viennent de mettre au point des applications à système UV pour la désinfection des eaux, la stérilisation des matériels médicaux. Nous avons réalisé trois projets à cet effet. Le 1er projet est une chambre de stérilisation par l’utilisation de l’énergie UV C utilisée pour stériliser les bavettes, entres autres. Le 2e projet concerne la désinfection des salles par l’utilisation, toujours, de l’énergie UV C.
L’équipement sera dirigée par une tablette ou une télécommande. Bien entendu, avec système de protection, compte tenu de la dangerosité de l’ultraviolet C sur la peau et les yeux. Le 3e projet est un chariot mobile de désinfection du sol et des murs. Il fonctionne suivant l’intensité des lampes UV. Nous avons actuellement une équipe qui s’est lancée dans la conception d’un respirateur artificiel simple, car cette machine est complexe. Les chercheurs font très attention, car il s’agit d’une intervention sur une vie humaine et ce n’est pas simple. Ce système existe depuis plus d’un siècle ailleurs.
Nous ne sommes qu’au début de nos recherches. Nos chercheurs comptent créer un système avec des sons, des capteurs, mais il faut être patient. Néanmoins, nous sommes dans un stade avancé dans la conception des trois prototypes. Notre direction générale de la recherche au ministère de l’Enseignement supérieur est en contact avec le ministère de l’Industrie pour concrétiser les trois projets.
Des solutions sont trouvées pour la production à l’échelle industrielle des prototypes qui ne coûteront pas chers. Nos prototypes peuvent être utilisés durant la crise sanitaire et même après, puisqu’il s’agit de la désinfection et de la stérilisation. Nous avons les capacités de développer nos technologies. Nos chercheurs consultent les résultats des recherches des scientifiques de plusieurs pays, la Chine, l’Angleterre, les USA et autres. C’est une course contre la montre. Nous disposons des prototypes qui sont soumis à l’autorisation du ministère de la Santé, pour ce qui concerne la désinfection des infrastructures qui relèvent de ce secteur.
Le temps de la désinfection dépend de la puissance des lampes UV. Selon la nuisance du virus, il faut utiliser les lampes UV d’une puissance moyenne de 67 joules. C’est un exemple que je vous cite. Nous possédons des applications qui répondent aux besoins actuels dans la lutte contre le Covid-19. Nos systèmes sont certes simples, mais efficaces et moins coûteux. L’UDES est en mesure d’intégrer les diverses applications dans le domaine de désinfection et de stérilisation à travers l’utilisation des rayons ultraviolets et des énergies propres. Notre centre n’a pas les moyens pour réaliser le prototype dans les plus petits détails, je parle du design et autres accessoires.
Dzair Daily