Renforcer le contrôle de l’efficacité énergétique des équipements électroménagers à travers une structure spécifique, constitue une nécessité dans le cadre de la transition énergétique, a indiqué lundi à Alger le directeur général de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), Mohamed Salah Bouzeriba.
Citant les recommandations issues du séminaire sur l’efficacité énergétique des équipements électroménagers organisée par l’APRUE, M. Bouzeriba a estimé nécessaire de renforcer le contrôle de l’efficacité énergétique de ces équipements par la mise en place des infrastructures nécessaires.
« Nous disposons actuellement d’un laboratoire privé dans la wilaya de Boumerdès spécialisé dans le contrôle de l’efficacité énergétique de l’éclairage. On souhaiterait qu’il puisse élargir son domaine d’activité à d’autres équipements en faveur de l’amélioration de leur efficacité énergétique », a-t-il confié à l’APS, se réjouissant de la récente création du laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) « qui pourrait prendre en charge l’ensemble des aspects du volet énergétique ».
L’autre recommandation proposée par les experts et industriels présents à cette rencontre consiste en la création d’organisations professionnelles de fabricants nationaux d’électroménager.
Selon le premier responsable de l’APRUE, « cela permettrait de constituer un interlocuteur crédible pour développer un partenariat public-privé, une éthique professionnelle et pour faire barrage à la concurrence déloyale tout en constituant une force de proposition pour transformer le marché des équipements électroménagers ».
Pour M. Bouzeriba, la stratégie d’action devant être élaborée dans cette optique doit favoriser la pénétration sur le marché les équipements les plus performants tout en supprimant les équipements énergivores.
« Les fabricants d’électroménager doivent s’organiser pour lutter contre la contrefaçon et contribuer efficacement à l’élaboration de la réglementation en s’inscrivant dans une dynamique d’évolution et au progrès », a-t-il estimé.
Plus tôt au cours de ce séminaire, lors du panel intitulé « transformation du marché des équipements électroménagers », le directeur des projets au niveau de l’APRUE, Kamel Dali, a fait observer que le secteur résidentiel représente la part la plus grande de consommation énergétique avec 36% de la consommation globale du pays.
De plus, l’intervenant a indiqué que « le marché national est inondé par les équipements non performants à travers une offre très variée avec des prix abordables mais pas souvent performante ».
Ainsi, le même responsable a fait savoir que l’Algérie pourrait réaliser une économie d’énergie de 8.766 GWh, soit 36% de la consommation totale du secteur résidentiel en introduisant des équipements plus performants.
Dans ce cadre, M. Dali a proposé la mise en place d’infrastructures de contrôle d’efficacité des équipements électroménagers, une application plus ordonnée des étiquetages énergétiques, une plus grande sensibilisation des citoyens et la révision de la réglementation, y introduisant des seuils minimums de performance.
Pour sa part, le représentant de l’Agence française de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (ADEME), Romain Riollet, a évoqué l’expérience de son pays en matière d’efficacité énergétique des équipements électroménagers.
Il a ainsi expliqué le principe d’éco-conception, un dispositif contraignant incluant des normes techniques spécifiques pour éliminer du marché français les produits polluants.
« Au début l’application de ce dispositif, nous avions eu des gains très rapides et comme la technologie progresse nous devons relever cette réglementation à travers des modifications permanentes », a-t-il expliqué.
D’autre part, M. Riollet a noté que son pays enregistre une baisse sensible des consommations spécifiques.
En revanche, la consommation absolue baisse peu, a-t-il noté, notamment à cause de la multiplication des équipements au sein d’un même ménage, ce qui constitue, a-t-il dit, une nouvelle problématique liée au développement de nombre d’équipements consommateurs d’énergie.
APS