Desertec, un projet mort-né lancé par les Allemands, revient sous une autre formule. En réalité, il n’a jamais été abandonné puisque l’initiateur, Dii Desert Energie, organise depuis 10 ans maintenant, avec la Chambre de commerce et d’industrie arabo-allemande Ghorfa, un sommet sur la question. «Ils travaillent main dans la main pour ouvrir la voie à la transition énergétique de la région.» Le 10e rendez-vous se déroulera aujourd’hui et demain à Berlin.
C’est cette coalition entre Dii Desert Energie et Ghorfa qui a encouragé et «boosté la volonté d’aller vers les énergies propres à laquelle nous assistons aujourd’hui», lit-on sur le site de Dii Desert Energie.
Très intéressée, semble-t-il, par le projet, après l’avoir rejeté il y a une dizaine années, l’Algérie y participe par le biais de Sonelgaz.
Selon un communiqué de Sonelgaz, son premier responsable, Chaher Boulakhras, prend part au sommet de Berlin qui traitera de «La transition énergétique dans le monde arabe» pour marquer «l’intérêt du groupe à profiter de toutes les initiatives qui pourraient contribuer à augmenter substantiellement la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique algérien». «En effet, dans son plan de développement, Sonelgaz a mis en place un processus de passage aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique et considère que la transition énergétique est la meilleure voie pour assurer le développement futur de l’économie nationale», estime la même source.
Et d’affirmer : «La transition énergétique est un enjeu majeur pour Sonelgaz en raison des prévisions d’augmentation rapide de la consommation nationale et de la demande de climatisation et de chauffage ainsi que des perspectives de développement industriel et des services.» «Pour renforcer les capacités de production d’origine renouvelable et les intégrer dans le système électrique algérien, Sonelgaz veut développer des axes de coopération avec Dii Desert Energy dans le domaine des EnR».
Avec des objectifs bien clairs, Sonelgaz cite la réalisation «des études techniques et économiques pour mieux profiter des potentiels solaire et éolien et généraliser les renouvelables, promotion des projets communs de développement des EnR au niveau national et international, la recherche dans le domaine de la fabrication, de l’installation, de l’exploitation et du stockage des EnR, l’examen en commun des voies et moyens pour l’accès aux marchés extérieurs pour l’exportation de l’électricité d’origine renouvelable, le renforcement du partenariat en termes de formation dans les industries des énergies renouvelables et le transfert de savoir-faire et de technologies».
Pour Sonelgaz, l’événement de Berlin est «une opportunité d’échanger des idées avec des décideurs, tant publics que privés, et de discuter des dernières tendances, projets et possibilités de coopération avec plus de 300 experts des secteurs des EnR, des industries énergétiques, de la politique et de la science».
En effet, la question la plus importante, selon Dii Desert Energie, est de savoir «comment le marché de l’énergie va-t-il migrer vers un approvisionnement en énergie sans émission avec les emplois, la prospérité et la stabilité politique». Ce à quoi les experts et les acteurs vont répondre avec un programme qui mettra en évidence la vision globale de la transition énergétique et «plongera» dans les aspects pratiques des marchés des énergies renouvelables, du stockage de l’énergie, du transport et de la demande.
Le nouveau Desertec réussira-t-il ? Ses promoteurs disent oui. «Il y a dix ans, cela était compris comme »le pouvoir des déserts pour l’Europe ».» Aujourd’hui, croient-ils, Dii Desert Energy est «synonyme d’énergie propre et d’emplois pour les habitants de la région» mais aussi un moyen de devenir exportateur net de «molécules et d’électrons verts» (comme l’électricité et l’hydrogène).
El Watan