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L’Algérie souhaite installer une industrie locale des énergies renouvelables

ALGER – La mise en place d’une industrie locale des énergies renouvelables est une condition sine qua non pour assurer la transition énergétique du pays, a estimé lundi à Alger, le directeur général de l’énergie auprès du ministère de l’Energie, Zoubir Boulkroun.

S’exprimant à l’ouverture d’un séminaire autour du thème de la transition énergétique, M. Boulkroun a indiqué que « l’Algérie s’est résolument orientée vers l’élaboration d’une stratégie énergétique, lui permettant d’être un acteur énergétique dynamique, en favorisant l’utilisation des sources d’énergies autres que les hydrocarbures », citant notamment l’énergie solaire « qui devrait élargir et diversifier son profil de production ».

M. Boulkroun a, toutefois, précisé que « le développement technique et technologique de toute l’industrie nationale est une condition sine qua non pour la capitalisation d’acquis susceptibles d’assurer l’émergence d’une véritable industrie nationale, moderne, compétitive et innovante ».

Pour se faire, a-t-il ajouté, il y’a lieu de rechercher un partenariat stratégique entre tous les acteurs de l’industrie des énergies renouvelables pour garantir un transfert « réel » de technologie et de savoir-faire, avec la contribution des institutions spécialisées en recherche et développement.

Le défi, insiste-t-il, est de mettre en place « une véritable » activité économique orientée vers les énergies renouvelables grâce à l’industrie locale, en alliant l’intégration nationale des énergies renouvelables à grande échelle, à travers un tissu d’entreprises de PME et de sous-traitants englobant les divers métiers tout au long de la filière.

L’engagement dans cette voie, « n’est pas un choix, mais une nécessité », dictée par l’impératif d’indépendance énergétique du pays à long terme, mais aussi de se placer dans le mouvement global d’une plus grande efficience énergétique, selon lui, expliquant que l’expérience d’autres pays en la matière, montre que la réalisation d’un tel projet ne peut se concevoir que sur le long terme avec une vision ambitieuse et d’une manière progressive et ordonnée.

Présent à l’évènement l’ambassadeur d’Italie en Algérie, Pasquale Ferrara, a indiqué que « dans le contexte méditerranéen, I ’Italie et l’Algérie, pays amis et voisins, déjà liées par un partenariat historique et profond dans le secteur énergétique, peuvent donc développer des synergies utiles pour faire face ensemble aux défis et saisir les opportunités de la transition énergétique, même à travers de nouveaux partenariats industriels, dans le but d’assurer un développement économique durable ».

C’est pourquoi, a-t-il souligné « nous sommes convaincus que l’évolution des modèles de production et de consommation ne doit pas être considérée uniquement comme un défi, mais aussi et surtout comme une opportunité », permettant de créer richesses et emplois.

M. Ferrara a, en outre, rappelé que l’Italie occupe la première place, au même titre que l’Allemagne, en ce qui concerne l’efficacité énergétique globale parmi les 25 pays les plus consommateurs d’énergie au monde.

Quant aux sources renouvelables, elles couvrent déjà 18,1% de la consommation d’énergie italienne et 39% de la production d’électricité, a-t-il rappelé, faisant de l’Italie le deuxième pays européen pour la production d’énergie renouvelable et le huitième au monde.

Une rencontre prochaine de l’industrie algérienne et européenne du secteur photovoltaïque

our sa part, le ministre conseiller de la délégation de l’Union européenne (UE) à Alger, Stéphane Mechatl, a indiqué que la transition énergétique « est au cœur » des relations entre l’Algérie et l’UE, ajoutant que ce partenariat, en place depuis 2015, offre l’opportunité aux deux parties d’échanger sur tous les sujets pertinents (hydrocarbures, électricité, renouvelables et efficacité énergétique).

D’ailleurs, a-t-il annoncé, il est prévu d’organiser prochainement une rencontre de l’industrie algérienne et européenne du secteur photovoltaïque qui devra permettre un échange d’expériences et la diffusion de bonnes pratiques au profit des industriels et des régulateurs.

Ce partenariat, s’est t-il félicité, est soutenu par le programme de coopération et d’appui de l’UE au secteur des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique en Algérie, financé à hauteur de 10 millions d’euros par l’UE et un (01) million d’euros par l’Algérie, avec une composante « importante » d’assistance technique.

A signaler que ce séminaire a été organisé par l’ambassade d’ltalie à Alger, en collaboration avec l’Institut des affaires internationales (IAI) de Rome, sous le thème :  » transition énergétique : défis et opportunités pour développer la coopération dans la méditerranée ».

Ses deux sessions ont été dédiées respectivement à la coopération institutionnelle et au rôle de l’industrie dans les énergies renouvelables.

Des représentants du CREG, de l’APRUE, de MedReg (Association des autorités de régulation de l’énergie de la Méditerranée), de Med-TSO (Association des opérateurs des systèmes de transmission de la Méditerranée), de l’autorité italienne de régulation pour l’énergie, les réseaux et l’environnement (ARERA), ainsi que d’entreprises opérant dans le secteur énergétique ont pris part à cet événement.

L’expérience de plusieurs sociétés algériennes, à leur tête Sonlegaz, ainsi que des sociétés italiennes en matière de développement des énergies renouvelables ont été présentées par les intervenants qui ont également examiné les opportunités de coopération et de partenariats entre l’Algérie et l’Italie.

APS

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