«L’Algérie s’oriente progressivement vers l’adoption du modèle de l’économie circulaire afin d’atteindre les Objectifs du développement durable à l’aune des mutations technologiques», a déclaré, hier à Alger, la ministre de l’Environnement et des Énergies renouvelables, à l’ouverture des Assises nationales sur l’économie circulaire, qui coïncident avec la célébration de la Journée arabe de l’environnement, portant cette année sur «Nos déchets : des gisements perdus». Mme Fatma-Zohra Zerouati indique que l’économie circulaire permet de «remédier aux impacts négatifs du modèle linéaire qui repose sur une consommation effrénée de l’énergie et de l’eau».
Ce modèle «contribue à l’accroissement de la consommation des marchandises et par conséquent de la production de déchets, une situation qui se traduit par un gaspillage démesuré des ressources naturelles et par la détérioration des écosystèmes naturels». La ministre rebondit sur la plus-value de l’économie circulaire, en ce sens qu’elle donne une seconde vie pour le produit qui devient par la force des choses une «nécessité impérieuse, et qui représente une alternative et un système économique d’avenir qui permet la réalisation du développement durable». Elle note que les perspectives qui sont tracées par l’économie circulaire «seront prometteuses», mais afin de «capitaliser les acquis» obtenus jusqu’à présent, la ministre préconise de mettre en place dans les différents départements ministériels des «commissions intersectorielles en faisant appel à des experts et des compétences avérées». Objectif : «Trouver les voies adaptées pour mettre en œuvre les actions envisagées dans le cadre de cette nouvelle dynamique.»
Une démarche intersectorielle
En termes de chiffres, Mme Zerouati fait état de l’existence d’un volume de 34 millions de tonnes de déchets, dont 13 millions de déchets ménagers et assimilés. Leur valorisation «représente des gains économiques de 40 milliards de dinars par an et que cette activité peut générer 100.000 emplois dont 40.000 emplois directs». Dans son allocution, la ministre relève la mobilisation et la disponibilité de l’Algérie en vue d’honorer ses engagements afin d’assurer la protection des ressources naturelles et les écosystèmes pour les futures générations en leur assurant un environnement sain. Elle rappelle, par ailleurs, que ces Assises nationales sont le fruit de trois rencontres régionales auxquelles ont pris part 1.600 participants de différents horizons. Elles ont permis «d’étudier et de débattre des axes majeurs de l’économie circulaire en tant que projet d’un modèle économique social nouveau et dont les travaux ont abouti à la formulation de 292 recommandations qui nous renseignent de la richesse des travaux et de l’esprit de responsabilité qui a animé les différents participants». L’examen des recommandations a abouti à l’adoption d’une feuille de route qui repose sur quatre axes. Il est question de donner la véritable place à l’économie circulaire au niveau local et national, de rationaliser l’utilisation des ressources naturelles et le développement des énergies renouvelables, et de développer les pratiques d’une agriculture et l’alimentation durables. Il s’agit également de soutenir la construction durable et maîtriser l’expansion urbaine, consacrer le modèle de la ville verte et les villes durables et l’amélioration de la gestion intégrée des déchets et l’encouragement pour le tri à l’amont. Par ailleurs, il convient de préciser que les autres communications ont porté, entre autres, sur l’application du principe «pollueur-payeur». Le générateur des déchets devra payer les coûts de gestion à travers la «responsabilité élargie des producteurs, des redevances variables, des écotaxes et des taxes d’enfouissement».
El Moudjahid