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Les habitants de Jijel redécouvrent la splendeur de la nature loin des plages

 Les mesures prises pour la prévention contre le Covid-19 ont contraint les habitants de Jijel à remplacer les plaisirs des plages et de la mer auxquels ils étaient habitués, ce qui leur a permis de redécouvrir la splendeur de leur région et des bienfaits des montagnes et des forêts vierges de la wilaya.

Le proverbe « à quelque chose malheur est bon » s’applique parfaitement à Jijel où l’épidémie de Covid-19 a incité les habitants à rechercher une alternative pour profiter de leur temps libre, en jetant leur dévolu sur les forêts et les montagnes qui représentent environ 80% de la superficie totale de Jijel.

De nombreuses familles ont ainsi réussi à trouver la quiétude en redécouvrant le charme et la beauté de leur environnement qui se décline à travers un éventail de sites forestiers se répartissant en une sorte de mosaïque très appréciée par les visiteurs.

Entre la forêt dense de Guerrouche sur les hauteurs de la ville d’El Aouana, celles de Chréa à Ziama Mansouriah, Boutouil à Sidi Maârouf, Beni Belaid dans la commune de Kheiri, Oued Adjoul et la forêt de Djemila, les habitants de Jijel ont l’embarras du choix pour se « régénérer » dans une nature qui leur ouvre grands les bras en leur offrant des sites majestueux dont ils profitaient peu auparavant, car trop attirés par la plage et le sable doré.

Approché par l’APS dans la forêt de Guerrouche en compagnie de sa famille, Rachid, la cinquantaine, était loin d’imaginer découvrir un endroit soit aussi féérique même s’il avait déjà entendu parler de la beauté du lieu, mais « sans avoir jamais eu l’occasion de l’apprécier ».

« J’avais plutôt l’habitude de me rendre tous les soirs, après ma journée de travail, aux plages de la ville avec ma famille, mais leur fermeture cette année en raison de la propagation de la Covid-19 m’a contraint à trouver une alternative et à dénicher cette forêt éblouissante », s’est-t-il félicité.

Partageant le même enthousiasme que son père, Djinane, 6 ans, n’a pas tari d’éloges sur cette forêt qu’elle « aime beaucoup », car elle est suffisamment vaste, selon elle, pour lui permettre de jouer au ballon avec son frère Ahmed, à cache-cache, et à courir dans tous les sens sans avoir peur d’être heurtés par une voiture.

Outre la forêt de Guerrouche qui offre confort et sécurité à Djinane, la forêt de Chréa adjacente à la RN 43 est également devenue une destination de prédilection pour les habitants de Jijel et ses visiteurs, à la recherche de repos et de bien-être.

Venue avec sa fille et ses petits-enfants dans cette forêt peuplée de singes et agrémentée de tables et de bancs en bois brut pour se détendre, Aziza, la soixantaine, « aime beaucoup cet endroit » d’autant qu’elle n’apprécie pas beaucoup la mer.

« Cette forêt me procure du repos pendant que les enfants jouent, se distraient et prennent des photos avec les singes Magots et leurs petits que les acrobaties amusent », a-t-elle confié.

Et de poursuivre : « Nous venons le matin, ensuite nous déjeunons avec les enfants, loin du brouhaha de la ville, quant à la mer nous y penserons quand l’épidémie sera éradiquée ».

Un avis largement partagé par les dizaines de familles présentes dans la forêt de Chréa, où l’espacement de la multitude de tables et de bancs en bois qui s’y dressent préserve l’intimité des visiteurs et en font une destination privilégiée alliant la verdure au bleu azur de la mer toute proche.

Dans une déclaration à l’APS, Lilia Boudouhane, directrice du Parc national de Taza, a affirmé que les forêts de Jijel « peuvent constituer une véritable alternative au tourisme balnéaire », précisant que le Parc de Taza, s’étendant entre les communes d’El Aouana, Ziama Mansouriah et Selma Benziada, sur une superficie de 3 807 ha, regorge de magnifiques trésors naturels ».

« La forêt de Guerrouche par exemple, s’étendant sur une superficie de 1.100 ha, possède un potentiel qui en fait une véritable destination touristique pour les visiteurs de l’intérieur ou de l’extérieur du pays », a-t- elle souligné, assurant que « cette forêt se distingue par un charme irrésistible avec ses arbres de liège et de hêtre, dont la densité et la hauteur procurent de l’ombre et de la fraicheur ».

Et de renchérir : « Ces facteurs attirent les familles de nombreuses régions de la wilaya et même d’autres régions à la faveur des différentes voies d’accès permettent aux visiteurs de s’y rendre à partir d’El Aouana, Ziama Mansouria ou Selma Benziada, favorisant ainsi une certaine fluidité de la circulation automobile ».

Selon cette même source, il existe d’autres endroits à Jijel aussi beaux que la forêt de Guerrouche, notamment les oueds comme ceux de Taza, Nechma et Ain Ledjnane ainsi que d’autres sites forestiers pouvant constituer une réelle alternative au tourisme balnéaire, car « ils représentent une sorte d’aquarelle naturelle conjuguant forêt et mer que seule une route sépare ».

Pour sa part, Karim, journaliste, a mis l’accent sur « le rôle des médias locaux pour souligner l’importance de ces zones touristiques en contribuant à en faire une option supplémentaire pour les familles de Jijel et une réelle source génératrice d’emplois ».

Des projets d’aménagement de nouveaux espaces forestiers

La direction de la conservation des forêts de Jijel œuvre à la création de nouveaux espaces forestiers similaires à la forêt récréative de Kissir, située à l’entrée Ouest de la wilaya et cédée en concession à un investisseur privé, conformément à un cahier des charges requérant l’aménagement de cette forêt de 40 hectares avec des matériaux naturels, soit uniquement du bois et de la pierre.

Selon cette même direction, au regard de l’afflux croissant des familles dans les forêts de la wilaya, l’idée d’exploiter et d’aménager ces zones forestières et d’en faire une possibilité additionnelle pour les familles de Jijel et les visiteurs a dès lors germé.

Sept (7) sites ont ainsi été choisis à travers la wilaya pour en faire des espaces récréatifs et de loisirs réels jouxtant la mer, a précisé la même source faisant état de sites proposés au ministère de tutelle qui a donné son accord pour la création de ces lieux de détente.

Cette même source a souligné, en outre, qu’après avoir proposé ces sites à la concession, un investisseur privé s’est engagé à investir un montant de 2,67 milliards de dinars pour l’aménagement de la forêt de Kissir.

Celle-ci renfermera de jeux pour enfants, un complexe de sports en plein air, des commerces de produits traditionnels, ainsi que des restaurants et un parking pouvant accueillir 500 véhicules en plus de pistes cyclables et de course à pied et autres équipements de détente et de loisirs, a indiqué la conservation des forêts.

Par ailleurs, la préservation de la pureté du lieu en utilisant des matériaux naturels à même de se fondre dans cet environnement forestier représente « la condition la plus importante que l’investisseur doit honorer », a conclu la même source.

APS

 

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