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Energies renouvelables en Algérie: Qui veut cacher le soleil avec un tamis

Le secteur des EnR connaîtra une hausse des ajouts mondiaux d’énergie renouvelable, représentant quelque 4.500 GW de puissance.

Au coeur d’un véritable branle-bas de combat, ces dernières années en Algérie, le secteur des énergies nouvelles et renouvelables EnR oscille entre réalisations et déclarations d’intention.

En effet, bien qu’une dynamique encourageante couve, depuis quelques mois, au sein du secteur des énergies nouvelles et renouvelables EnR, au plan institutionnel, il reste, tout de même important de souligner, que sur le plan économique, beaucoup reste à faire, notamment pour ce qui est du lancement des programmes et projets nationaux élaborés. Autrement dit, comment peut-on définir ce faible taux de nouvelles capacités d’énergies renouvelables produit ou injecté dans le réseau national d’énergie.

Cela est d’autant plus déroutant que dans le monde, selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié jeudi dernier, «les énergies renouvelables vont connaître en 2023 une progression record, portée en grande partie par les capacités supplémentaires d’énergie photovoltaïque», note le rapport. Cette hausse des ajouts mondiaux d’énergie renouvelable, représentant quelque 4.500 GW de puissance, devrait connaître une continuité tout au long de l’année 2024, rapporte le rapport de l’AIE. La flambée des prix de consommation à l’énergie (électrique) aidant, ces nouvelles capacités auront permis l’économie de 100 milliards d’euros sur les dépenses énergétiques des consommateurs, tout au long de la période 2021-2023, rapporte l’AIE.

Dans le cas de l’Algérie, les performances du secteur des EnR restent mitigées, voire même paradoxales eu égard aux moyens mis à disposition et la volonté politique affichée par les hautes autorités du pays.

Concrètement, l’évolution des capacités d’énergies nouvelles installées annuellement, dans le cadre des EnR ne dépasse pas les 7%, selon des rapports émanant du commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique Cerefe. À fin décembre, la capacité d’énergies renouvelables installée dans le pays s’élevait à 567,1 MW dont 438,2 MW hors hydroélectricité. Pourtant, le pays est doté d’importantes capacités naturelles annoncées, de moyens humains et matériels avérés, en matière de potentiels d’expertises et de maîtrise et de disponibilités financières requises.

Dans ce décor planté, qu’est-ce qui pourrait justifier ou expliquer le blocage ou, du moins, l’arrêt injustifié du projet phare de l’énergie photovoltaïque en Algérie, «Solar 1.000» piloté par Shaems? Un programme, somme toute, ambitieux et prometteur autour d’un programme national de production d’électricité de 1.000 Mw, que les experts ont validé et soutenu.

Depuis quelques mois déjà, ce programme est talonné par ce qui pourrait être présenté comme étant son rival, à savoir le programme des 2.000 Mw piloté par la Sonelgaz. Visiblement, même ce projet qui profitera d’un financement public, ne semble pas près de se lancer de sitôt. Faut-il le souligner encore, l’Algérie est présentée comme étant le prochain incontournable Eldorado africain. Cela est d’autant plus vrai que l’Algérie est tenue par des échéances contraignantes et d’une importance cruciale, notamment pour ce qui est de la production d’énergies propres pour le compte de l’Europe. En effet, il convient de rappeler le projet«SoutH2Corridor», un pipeline entre l’Afrique du Nord-Europe, via l’Italie-l’Allemagne et l’Autriche sur une distance de 3 300 kilomètres, pour le transport de l’hydrogène de l’Algérie.

L’échéance butoir établie par les promoteurs de ce projet d’envergure est établie à 2030, en vue de drainer quelque quantité d’hydrogène vert, avoisinant les 4 millions de tonnes par an, soit l’équivalent de 133,2 TWh/an. Une revue à la hausse de la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie finale (Tfec) reste tributaire d’une nouvelle dynamique à impulser au niveau de la concrétisation des projets en gestation dans le secteur. Simultanément, une pérennisation et une valorisation des acquis des programmes de coopération, visant le renforcement des capacités institutionnelles et organisationnelles est impérative pour déboucher sur une réactivation des projets et programmes en sourdine. C’est le cas de ces programmes d’appui et de coopération avec l’Allemagne (Giz, AHK, etc…), ainsi que le programme d’appui aux EnR UE-Algérie «Takanadifa» qui marque, en ce mois de mai, une fin de cycle de vie.

L’Expression 

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