ActualitéDernières nouvellesEnvironnement

Algérie : Green Bike, une association qui allie amour du vélo et protection de l’environnement

Le sport et l’environnement vont de pair. Une association algérienne donne l’exemple. Et l’impact de son action est déjà perceptible sur le terrain. Il s’agit de Green Bike (vélo vert). Fondée en 2016 par un enseignant d’anglais dans la ville de Annaba, dans l’est algérien, en l’occurrence Abdelhakim Lachichi, l’organisation a réussi, en l’espace de quelques années à devenir un « champion » de la défense de l’environnement.

Une prouesse, réalisée grâce à l’abnégation de ses membres. Son succès dépasse, aujourd’hui, les frontières algériennes pour servir d’exemple à une jeunesse amoureuse de la propreté en Libye et dans le lointain Moyen Orient, particulièrement en Irak. Quelle est la clé de sa réussite ? Comment cette organisation a-t-elle pu réaliser des objectifs que de nombreux gouvernements n’ont pas réussi en dépit de leurs moyens financiers colossaux ?

Le modus operandi de Green Bike, selon Abdelhakim Lachichi, contacté par Anadolu, est très simple. L’idée, selon lui, « est algéro-algérienne ». « Je suis un passionné de cyclisme et mon père était un champion d’Algérie de la discipline. En pratiquant mon loisir, j’ai été outré par les scènes hideuses du littoral algérien jonché de déchets en tous genres. Je me suis alors dit pourquoi ne pas mettre le cyclisme au service de l’environnement ? », nous raconte-t-il. Avec les moyens du bord, composés de sacs en plastique et de gants, l’homme d’une cinquantaine d’année s’est lancé, seul dans cette expérience, non sans se douter de son succès.

 

– Bénévolat et sacrifice

« Dans un premier temps, j’ai commencé par nettoyer les plages de la ville de Annaba. Je partais à vélo et je collectais les détritus qui s’y trouvaient. Des citoyens de la ville et des riverains se joignent, parfois, à moi pour pouvoir ramasser des milliers de sacs de déchets en l’espace de quelques années », ajoute-t-il. Mais ce n’était pas une sinécure. Sans moyens, l’association comptait sur le bénévolat et le sacrifice de quelques personnes sensibles à la protection de l’environnement. Engagement payant.

En 2019, Green Bike s’est fait remarquer et le wali de Annaba, déclare son fondateur, lui propose de demander un agrément pour mener ses actions officiellement. « En l’espace de quelques mois, nous sommes devenus l’association la plus active du pays. Nous étions très actifs durant le Hirak du 22 février 2019 où nous avons sensibilisé les manifestants sur la nécessité de nettoyer les lieux à la fin de chaque marche », rappelle-t-il.

Pour se faire connaître davantage, les membres de l’association créent leur propre page Facebook qui totalise, actuellement, 420 000 abonnés. « Ça nous a beaucoup encouragés. Notre engagement n’a pas été vain », se félicite notre interlocuteur.

Et d’ajouter : « Notre objectif était de vulgariser la culture du vélo et de la protection de l’environnement. Nous avons pris conscience de l’importance de la communication et nous avons exploité les réseaux sociaux à cet effet. Nos slogans, lancés généralement en arabe, ont été vite repris partout en Algérie, mais aussi dans d’autres pays comme la Libye et l’Irak. Nous sommes devenus un exemple à suivre et nous recevons de nombreux messages d’encouragement », explique Abdelhakim Lachichi.

– Envahissement des terrains

Green Bike, forte de son succès, a joué également un grand rôle lors du championnat d’Afrique des Nations (CHAN 2023), accueilli en janvier dernier par l’Algérie. « Nos bénévoles, qui sont souvent mes anciens élèves à l’école où j’enseigne la langue anglaise, faisaient le tour des stades pour inciter les supporters à nettoyer les gradins et à sauvegarder la propreté des stades. Le travail accompli était remarquable », dit-il.

Malgré ce succès, l’association, selon l’orateur, souffre toujours de manque de moyens. « Souvent, ce sont des anonymes, sensibles à nos actions, qui nous fournissent de l’aide. Ils nous achètent du matériel. Mais du côté des autorités, il n’y a presque rien. Pourtant, nous ne demandons pas grand-chose. Nous voulons juste un accompagnement », assure-t-il. Selon lui, l’association a même suggéré aux autorités de faire appliquer vigoureusement la loi pour mieux protéger l’environnement.

« Celui qui jette ses déchets dans la nature doit payer. La loi existe, il suffit juste de l’appliquer. Ce n’est pas la mer à boire. On pouvait rééditer ce qu’on a fait avec l’obligation du port de la ceinture de sécurité au volant. Il faut toucher les porte-monnaies pour mieux protéger l’environnement. C’est urgent, il y va de notre avenir », lance-t-il.

Afrique Algérie

Author Details
Rédactrice web, traductrice
×
Rédactrice web, traductrice
Latest Posts