Le ministre de la Transition énergétique et des énergies renouvelables, Chems Eddine Chitour a annoncé, lundi à Alger, que son département préparait, en concertation avec les différents départements ministériels un livre blanc sur les impacts des catastrophes naturelles induites par les changements climatiques en Algérie.
Le document, qui sera présenté au gouvernement avant fin décembre, devrait comporter des données chiffrées sur les dégâts enregistrés et les impacts écologiques directs et indirects, a indiqué M. Chitour lors d’un point de presse, en marge d’une rencontre avec les représentants de différents ministères et organes publics concernés.
Outre les statistiques sur les pertes engendrées par les catastrophes naturelles, le document devrait également contenir des informations sur les efforts déployés par l’Algérie tant pour la réparation que pour la prévention des calamités.
La démarche préconisée consiste à recenser, depuis une vingtaine d’années, tous lesdégâts induits par les changements climatiques d’une façon pluridimensionnelle.
Chaque département ministériel et/ou grande institution concernés sont invités àfaire le point, à la fois des dégâts matériels, des pertes humaines, des incidences économiques et des Dégâts prévisibles, à court et à moyen termes.
Selon le ministre, le livre blanc, élaboré à la demande du gouvernement, a d’abord une finalité nationale qui permettra aux pouvoir publics de mieux cerner les problèmes liés aux catastrophes naturelles afin de les prévenir ou, du moins, les gérer d’une manière plus efficace.
Mais, a-t-il poursuivi, ce document a également « une finalité internationale car il servira d’argument pour le pays qui entend défendre son projet de lutte contre la pollution et les changements climatiques au niveau des instances internationales en vue de bénéficier d’un appui financier de la part des Nation Unis.
« Statistiques et photos à l’appui, nous leur dirons : voici les dégâts des changements climatiques dus à la pollution que nous subissons et voici les efforts que nous consentons pour atténuer l’impact de de tout ces problèmes écologiques », a-t-il dit.
L’appui financier des instances onusiennes est nécessaire
Afin d’accélérer son processus en matière de transition énergétique et de lutte contre la pollution, l’Algérie « doit bénéficier de l’appui financier des instances onusiennes », a-t-il insisté en tenant à rappeler que « les grands pollueurs sont les grands pays industrialisés alors que ce sont les pays en voie de développement et les pays sous développés qui en subissent les conséquences ».
Pour preuve, l’Afrique ne consomme pas plus de 2% de l’énergie mondiale mais elle est impactée par la pollution à hauteur de 40%, a-t-il argué, estimant qu’il est tout à fait légitime que le continent, dont l’Algérie, réclame une aide financière lui permettant l’atténuation des changements climatiques.
Pour faire entendre leur voie, a-t-il expliqué, les Africains doivent présenter un document illustrant les effets négatifs des changements climatiques que subissent et subiront leur pays tels les inondations , les crues, la sécheresse, la désertification , les incendies de forêts ou encore la baisse des rendements agricoles et halieutiques, a-t-il énuméré.
Pour sa part, la représentante du ministère de l’l’Environnement, Mme Faiza Dahleb, a rappelé la mission du Comité national Climat, crée en 2015, laquelle consiste à préparer l’Algérie à la ratification de l’accord de Paris en vertu duquel l’Algérie s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 7%, tout en assurant sa disposition d’aller jusqu’à 22 % de cet engagement si elle pouvait bénéficier des financements nécessaires et de toute l’assistance technique et de transferts de technologie.
Elle a également mis en avant le rôle du plan national Climat (intersectoriel) adapté par le gouvernement en septembre 2019, et qui consiste à intégrer des projets de lutte contre le changement climatique.
« Il y a eu 76 projets d’atténuation de l’impact du changement climatique dans différents secteurs et 63 projets d’adaptation », a-t-elle indiqué évoquant par ailleurs le problème financier qui se pose pour la concrétisation de certains projets.
Mme Dahleb a également mentionné les projets structurants tels le barrage vert et les projets locaux au niveau du littoral et des hauts plateaux ainsi qu’au niveau du sud, afin d’établir des plans adaptés pour chaque région.
Outre le ministère de l’Environnement et celui des Affaires étrangères, la réunion sur le Livre blanc a regroupé plusieurs représentants de ministères dont l’Energie, les transports, l’Agriculture, les Ressources en Eau, l’Habitat, l’Intérieur, les finances , la Pêche, l’Enseignement supérieur, la Santé, la Culture et l’Education.
L’élaboration de se document a associé également les bureaux d’études et différentes institutions telles que l’Agence spatiale algérienne.