ALGER- Le président du Cluster Energie solaire, Boukhalfa Yaïci, a déclaré mercredi à Alger que son groupe disposait d’une feuille de route pour accompagner le programme du gouvernement relatif au développement des énergies renouvelables.
« Au niveau du Cluster, nous avons une feuille de route sur le plan industriel qui consiste à augmenter l’intégration nationale dans la fabrication des équipements de production des énergies renouvelables », a déclaré M. Yaïci sur les ondes de la radio nationale chaîne trois.
A ce propos, il a fait savoir que l’intégration nationale dans ce domaine était inférieure à 10 % et que son Cluster souhaiterait la porter à 25% sur les trois prochaines années.
« Pour cela, nous travaillons avec des fabricants et des fournisseurs de verre, d’aluminium et de plastiques afin de produire des composants pour l’industrie du solaire », a-t-il affirmé.
Il a également indiqué que son entreprise travaillait depuis février avec les agriculteurs et les institutions agronomiques afin de permettre aux exploitations agricoles qui se trouvent loin du réseau électrique d’avoir un raccordement à l’énergie solaire. « Nous travaillons ensemble pour que ces exploitations puissent bénéficier
de ce raccordement », a-t-il affirmé en précisant qu’il y avait actuellement 46.000 exploitations non raccordées aux réseaux électriques, ce qui représente plus de 714 .000 hectares.
« Les sites qu’on pourrait électrifier par l’énergie solaire représentent ainsi plus de 55% en termes de superficie », a-t-il avancé.
Evoquant la loi sur la transition énergétique, « qui fera l’objet de concertations avec l’ensemble des acteurs », il a souligné l’existence de « projets en souffrances et des actions urgentes à entreprendre à court terme ».
Il a cité, à ce titre, les projets en souffrance à l’exemple du programme de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz ( Creg) pour la production de 150 Mgw.
« Sur ce volume prévu, il n’y a que 50mgw déjà réalisé alors que 100 mgw restent à réaliser. Nous appelons les autorités à les mettre en place avant la fin de l’année », a-t-il insisté.
Pour faire avancer le secteur, M. Yaïci a souligné la nécessité pour le gouvernement de mettre en place un plan d’action sur des échéances déterminées en misant sur les petites entreprises et les universitaires. A ce propos, il a rappelé que toutes les grandes entreprises mondiales du secteur ont commencé par les PME et les compétences nationales installées à l’étranger.
Il a cité l’exemple de la Chine qui a fait appel à sa diaspora installée à la Sillicon Valley pour fonder des entreprises dans ce domaine « ce qui lui a permis non seulement de développer l’utilisation des énergies alternatives au niveau local, mais aussi d’exporter ses services et ses produits.
Le premier responsable du Cluster énergie solaire a également préconisé la création d’activités liées aux ingénieries pour développer de nouveaux produits et de nouveaux modèles plus économiques.
Concernant l’appel d’offres pour la réalisation des projets dans le domaine des énergies renouvelables, il proposé la révision de tout ce qui concerne les marchés publics qui devrait se faire avec la concertation des acteurs du secteur. « Il faudrait tenir compte des appréciation et des remarques des partenaires dans l’élaboration des appel d’offres », a-t-il recommandé.
Il a insisté par ailleurs sur l’impératif de rétablir le fonds des énergies renouvelables (alimenté essentiellement à hauteur de 1% de la redevance pétrolière) pour financier les infrastructures des projets solaires et photovoltaïques, en affirmant que « ce fonds, s’il avait été géré correctement, il aurait cumulé 2 milliards de dollars ».
Il a précisé en outre que le système bancaire algérien « n’était pas prêt pour le moment à financer le créneau des énergies renouvelables ».Il a enfin souligné la nécessité d’un programme des énergies renouvelables pragmatique qui permette aux entreprises de réduire les coûts de production et de pratiquer des tarifs compétitifs.
APS