Appuyée par les élus locaux, une équipe de jeunes ingénieurs vient de réaliser l’exploit de faire fonctionner les administrations et les écoles à l’énergie solaire.
C’est une commune très pauvre économiquement. Boudjima, une circonscription créée avec le découpage administratif de 1984 ne parvient pas à sortir de la pauvreté à l’instar de beaucoup de ses semblables.
L’absence de recettes fiscales adéquates et d’attraction du point de vue économique a fait qu’elle est restée pauvre jusqu’à aujourd’hui comptant sur les enveloppes budgétaires de l’Etat pour faire fonctionner son administration. Mais ce serait sans compter sur la volonté de ses jeunes.
La pauvreté est, pour eux, un combustible inépuisable pour la recherche d’innovations. Appuyée par les élus locaux, une équipe de jeunes ingénieurs vient de réaliser l’exploit de faire fonctionner les administrations et les écoles à l’énergie solaire. Une première dans la wilaya de Tizi Ouzou et dans tout le pays où une commune dépourvue de moyens cherche à s’adapter à sa situation difficile. Une première école, l’école primaire Baïleche située au chef-lieu a été dotée de panneaux solaires avec sept autres établissements qui seront alimentés dans un proche avenir par ce même procédé. Boudjima passe à l’énergie solaire, démentant ainsi toutes les théories qui privilégient les moyens financiers au détriment des moyens humains. Le chantier géré et techniquement mené par de jeunes ingénieurs de la commune a pris un temps relativement long parce qu’il aura fallu des essais sur le terrain. Une véritable prouesse qu’il faut saluer pour son caractère novateur et pionnier en Algérie. Les jeunes ingénieurs de la commune de Boudjima viennent de prouver que l’exploitation de l’énergie solaire est une technologie dont l’Algérie peut se doter sans recourir à l’expertise étrangère moyennant des salaires exorbitants en devises. Des ingénieurs payés sur le compte de l’Anem en pré-emploi peuvent réaliser les exploits que l’Etat paye en devises aux étrangers. A noter par ailleurs, que la commune de Boudjima n’a aucune ressource fiscale à son profit. Il existait un marché hebdomadaire, mais celui-ci a été avalé par le béton. Sur son espace, a été élevée une ville avec des bâtiments et des ruelles qui ont fait disparaître ce lieu marchand ancestral. Aujourd’hui, à Boudjima, il n’existe aucune activité économique à l’exception de l’activité commerciale des habitants, aucun débouché pour l’emploi. Les jeunes cherchent en majorité à aller vivre à l’étranger où pour les moins chanceux dans d’autres wilayas du pays. L’unique projet qui peut réanimer l’activité économique dans cette commune située à une trentaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya est la zone d’activités dont elle a bénéficié depuis 1984.
Mais depuis sa dotation, elle est restée non exploitée à cause du manque de viabilisation. Située à Yaffajen, deux kilomètres à l’ouest du chef-lieu communal, celle-ci peut abriter des investissements pour peu qu’elle soit viabilisée avec l’électricité, l’eau, le gaz. Ce sont là quelques conditions pour la naissance d’une activité économique dans cette commune qui a les moyens humains capables de la hisser au rang des circonscriptions les plus avancées.
J.l’Expression