L’épineux dossier de l’environnement, pour ne pas dire des atteintes répétées à l’environnement, est revenu au-devant des préoccupations à Jijel. Il a été ouvert lors de la dernière session de l’AWP au cours de laquelle les exposés présentés ont confirmé l’aggravation d’une situation qui n’arrive pas à être maîtrisée.
En dépit des efforts engagés de la part des services concernés pour atténuer l’impact de cette situation sur la détérioration du cadre écologique, plusieurs intervenants ont dénoncé la prolifération des décharges sauvages. Que ce soit à l’intérieur des agglomérations urbaines ou même rurales, dans les cités d’habitation ou tout au long des routes et des voies de la circulation, les dépôts d’ordures s’accumulent jour après jour. Des intervenants ont, en effet, noté la multiplication des foyers de dépôt des déchets en tous genres. Ils ont, dans le même sillage, dénoncé l’absence de toute procédure de dissuasion pour mettre un terme à cette grave dérive écologique.
Les actions de volontariat menées épisodiquement, permettant le ramassage de grandes quantités de déchets, n’ont guère eu d’impact sur une situation qui n’évolue pas. Pis encore, on déplore que les déchets solides aient également envahi les bords de routes. De grandes quantités de ces rejets sont abandonnées sur la voie publique, selon le constat fait. Dans la ville de Jijel, c’est la tannerie publique, déversant tous ses rejets dans la mer, qui continue de poser un sérieux problème d’atteinte à l’environnement.
Ce point noir le plus polluant est à la recherche d’une solution qui n’arrive pas à être trouvée. L’urbanisation anarchique et l’avancée du béton ont davantage compliqué cette situation. Revenant tel un leitmotiv dans les débats à chaque rencontre consacrée à l’environnement, l’idée de la délocalisation de cette unité n’a guère trouvé son chemin d’application. Au-delà du financement de l’opération qui pose problème, cette option est loin de faire l’unanimité. “Il faut d’abord savoir soulever ce problème avant de lui chercher une solution. Avec de tels débats qui restent non concluants, c’est comme botter en touche.
Il faut agir selon les données existantes, car si cette opération est lancée, elle doit logiquement engager un financement de la part des pouvoirs publics”, confie un initié à l’épineux dossier de cette tannerie. Ce dernier ne manque pas de rappeler que cette unité est implantée dans un périmètre qui n’était autre qu’une zone d’activité, avant que des constructions ne viennent se greffer autour d’elle. L’autre point de préoccupation soulevé lors de la même session concerne les centres d’enfouissement technique (CET) qui se trouvent dans un état de saturation à Jijel, à Taher et à El-Milia.
Si une opération d’augmentation de la capacité du CET de Jijel est lancée, en plus de la perspective de réalisation d’une autre structure à Beni Ahmed, ce n’est pas le cas à El-Milia et à Taher, où on se contente de l’annonce de l’acquisition de quelques engins. Pour ce qui est du CET de Chekfa, l’étude pour sa réalisation est à 80%. Avec de telles données, la situation dans ces infrastructures en surcharge pose un réel problème. “Bientôt, ces CET ne serviront plus à rien”, avertit-on.
Partant du constat fait, les perspectives annoncées sont loin d’être rassurantes. Car à cette saturation annoncée, les atteintes à l’environnement se multiplient d’une manière irrémédiable, ne laissant aucun répit à l’évolution de la situation pour maîtriser les données environnementales.
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