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Meriem Moulti . Étudiante et porteuse d’un projet écologique : On peut concevoir du charbon à base de grignons d’olives pour réduire le phénomène de déforestation

Elle était déjà derrière l’idée de la conception d’un savon écologique à partir des matériaux recyclés, comme les huiles de friture usagées. Un projet déjà primé. Puis, vint l’idée du projet baptisé DJEMRA. Il s’agit de concevoir du charbon écologique à base de noyaux d’olives. Aucun impact négatif sur l’environnement. Le projet, qui a été retenu lors de la compétition nationale, sera défendu prochainement lors de la compétition régionale face à d’autres projets venus du Maroc, de Tunisie et du Sénégal.

-Comment avez-vous eu l’idée de créer du charbon à partir des sous-produits des olives ?

Tout d’abord, il faut savoir que lorsque 100 kg d’olive rentre dans une huilerie, il en ressort 75 kg de grignons d’olive et en cas de déversement dans la nature sans aucun traitement préalable, ces sous-produits auront des impacts catastrophiques sur l’environnement. En ce qui concerne la collecte, nous procédons directement à partir des huileries une fois l’extraction d’huile d’olive faite. D’ailleurs, nous envisageons des conventions avec ces huileries pour garantir l’approvisionnement de la matière première. Le projet est porté par mon équipe, constituée de 3 étudiants, moi-même, Hind Itchir, étudiante en 5e année à l’ESSAIA, option : Contrôle de la qualité et analyse alimentaire, et Ramy Allane, étudiant en commerce international.

-Quelle est votre particularité par rapport aux autres projets porteurs dans le monde ?

Beaucoup ne sont malheureusement pas au courant que notre planète est en danger et qu’elle est en perpétuelle dégradation. Nous sommes dans un état extrêmement critique et l’homme ne se rend même pas compte de l’impact négatif de ses activités sur l’environnement. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de fabriquer un produit écologique qui pourra contribuer, même à petite échelle, à la protection de notre environnement et à la diminution de la pollution. Nous sommes  ainsi  prêts à le faire et c’est là justement où réside la particularité de notre projet. Contrairement au charbon de bois qui cause la déforestation, nous fabriquons notre charbon en valorisant un sous-produit (grignon d’olive) rejeté de façon inappropriée dans la nature et nous allons le transformer en produit à valeur rajoutée (charbon) qui d’ailleurs émet moins de CO2.

Ainsi, la fabrication de notre produit diminuera la pollution de l’environnement liées aux rejets inappropriés des grignons d’olives. Notre charbon émet moins de CO2 que le charbon de bois ordinaire. Et si les consommateurs remplacent le charbon de bois par notre charbon, ils pourront contribuer à réduire le phénomène de déforestation.

-Expliquez-nous le processus de fabrication ?

Très simple : nous commençons par collecter les grignons d’olive à partir des huileries. Nous séparons la pulpe et les noyaux, nous carbonisons les noyaux d’olive, puis on les broie, on leur rajoute un liant, et enfin on les compacte à l’aide d’un moule.

-Quelle catégorie de consommateurs ciblez-vous ? 

En premier lieu, les restaurateurs de grillades qui utilisent le charbon à des fins professionnelles. Puis, nous ciblerons les ménages pour un usage domestique.

-Qu’attendez-vous comme aide de l’Etat ?

Comme tout projet débutant, même si nous sommes convaincus de sa réussite, nous souhaiterions bénéficier des facilitations pour l’obtention du Certificat d’exploitation par les services de la direction de l’Energie et des Mines. Mon souhait également est de réduire le taux des impôts sur les bénéfices d’entreprises et de faciliter l’ancrage des projets environnementaux sur le terrain pour permettre la création des entreprises sociales à impact environnemental, comme la nôtre en devenir.

Il faudrait également à mon avis que l’Etat renforce ses initiatives pour sensibiliser les citoyens sur les méfaits de la pollution de l’environnement et la dégradation de l’écosystème.

Bio express : 

Elle est étudiante en 5e année à l’Ecole supérieure des sciences de l’aliment et des industries agro-alimentaires en option «Science et technologie des aliments fonctionnels». Elle est une passionnée de cuisine, des techniques du développement personnel et de l’entrepreneuriat social. En 2018, elle a participé à la compétition de «Injaz el djazaïr». Son équipe a eu le prix du meilleur impact sociétal pour la «Conception d’un savon écologique à partir des matériaux recyclés, en l’occurrence les huiles de friture usagées».  En 2019, elle participe à impact@work, une compétition d’entrepreneuriat social développée par ACSE «The Algerian Center for Social Entrepreneurship». L’équipe a été retenue lors de la compétition finale et présentera son projet «DJEMRA, charbon écologique à base de noyaux d’olives» lors de la compétition régionale aux côtés du Maroc, de la Tunisie et du Sénégal.

El Watan

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