La troisième édition du Symposium international sur l’hydrogène durable se clôturera aujourd’hui. Organisé à la Bibliothèque nationale d’El Hamma à Alger, en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), ainsi que l’Association internationale de l’énergie-hydrogène (IAHE), le symposium enregistre la participation de nombreux acteurs dans le domaine.
Une occasion de débattre des technologies de production, de stockage et d’utilisation de l’hydrogène et des carburants alternatifs. Selon les experts, la transition vers une économie «bas carbone» se heurte au défi du stockage de l’énergie, en particulier électrique, car il est difficile et coûteux. Pour eux, un autre vecteur énergétique potentiellement non carboné doit être examiné. Il s’agit de l’hydrogène.
Pour Abdellah Khellaf, directeur de recherche au CDER, l’hydrogène fait partie des moyens utilisés pour le développement durable. On estime qu’il peut être utilisé comme vecteur énergétique ou carburant alternatif, et ce, pour de nombreuses raisons. La première : l’hydrogène présenterait le double intérêt de pouvoir être produit par électrolyse de l’eau, offrant ainsi un débouché à la production d’électricité et notamment à la production renouvelable intermittente en excès, et de pouvoir être utilisé directement ou indirectement pour répondre aux besoins d’énergie. La seconde raison, explique M. Khellaf, est que lorsqu’on introduit les énergies renouvelables dans le réseau électrique, cela cause un déséquilibre de ce système (problème de coupures). «L’utilisation de l’hydrogène comme moyen tampon permettrait d’équilibrer le réseau électrique», assure-t-il. Enfin, lorsque l’électricité est produite, on fait généralement face à un souci de surplus. «Jusque-là, lorsqu’on n’utilise pas cette énergie, on la perd. Aujourd’hui, on peut la valoriser à d’autres fins, telle que la production de gaz synthétique», ajoute M. Khellaf.
De son côté, Mme R. Selma, ingénieur en environnement, explique : «Il faut savoir que l’hydrogène est généralement extrait à partir d’énergies fossiles (gaz et pétrole). Aujourd’hui, tout l’intérêt est qu’il soit extrait à partir d’énergies renouvelables, mais cela coûte cher.» Pourtant, la spécialiste reste pessimiste quant au réel recours à cette molécule : «Malheureusement, il n’y a que des effets d’annonce en termes d’énergies renouvelables en Algérie. Celles-ci ne dépassent pas, à part pour l’éolien, les murs d’un laboratoire.»
El Watan