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Karim Ouamne. DG de l’Agence nationale des déchets : C’est le consommateur qui imposera le type de sac à mettre sur le marché

Une campagne pour remplacer les sachets en plastique par le couffin traditionnel a été initiée par le ministère de l’Environnement. Où en est aujourd’hui ? Pourquoi à votre avis, les citoyens n’adhèrent pas à ces campagnes qui visent à préserver leur santé et leur environnement ?

Le sac plastique est devenu une problématique à l’échelle planétaire. En effet, son utilisation est pratique mais son devenir dans l’environnement reste une problématique que nous sommes en mesure d’apprécier de nos jours les impacts négatifs.

C’est dans ce cadre que le ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables inscrit sa nouvelle approche afin de juguler cette situation.
En effet, nous consommons en Algérie pas moins de 5,5 milliards d’unités par an et ces sacs une fois devenus déchets trouveront des difficultés en matière d’élimination écologiquement rationnelle. C’est à ce titre que notre ministère avait entamé sa nouvelle approche à travers la distribution de 10 000 couffins.

L’objectif était de provoquer un déclic auprès des citoyens pour leur rappeler la nécessité de nous engager tous comme on est dans cette approche et de revenir progressivement vers des supports beaucoup plus écologiques et répondant aux principes du développement durable.

14 ans après le lancement de la campagne contre l’utilisation des sachets noirs, le débat sur cette question n’est toujours pas clos. Que dit la loi dans ce sens ? Le sachet noir est-il réellement interdit ?

Quel que soit le type d’emballage, le législateur algérien a imposé à travers ses différents textes réglementaires l’obligation de justifier de la conformité des produits mis sur le marché. Afin de répondre aux nouvelles exigences en matière de gestion des déchets, notamment la réduction et la prévention à la source, une taxe sur la production et/ou l’importation des sacs en plastiques a été institué à travers la loi de finances de 2004.

L’objectif étant de rendre ce sac payant en sortie de caisse et de réduire par la même son utilisation. Pour le sac noir, effectivement on constate qu’il revient sur les étalages des marchés et des petits commerces. Il faut se rendre à l’évidence qu’il est produit plutôt par un secteur informel difficilement identifiable et est distribué de la même manière.

Néanmoins, et en 2014 et dans la perspective d’éradiquer progressivement l’utilisation des sacs noirs notamment pour les denrées alimentaires, un Arrêté interministériel du 12 chabane 1435 correspondant au 10 juin 2014 a été décrété portant adoption du règlement technique algérien fixant les caractéristiques techniques des sacs plastiques à bretelles.

C’est à ce titre que ce règlement impose une couleur blanche opaque aux sacs destinés à contenir des denrées alimentaires.

Une décision interministérielle visant l’interdiction totale de l’utilisation des sachets noirs en 2020 vient d être annoncée par le ministère de l’Environnement. Comment cette interdiction se concrétisera sachant que l’industrie des sachets en plastique relève majoritairement de l’informel ?

Dans le cadre de la stratégie visant à réduire l’utilisation des sacs en plastique, la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables a annoncé qu’un article dans la loi de Finances 2020 portant augmentation de 10 DA/kg à 40 DA/kg de la taxe sur les sacs en plastique produits localement.

Aussi, une décision interministérielle visant l’interdiction et l’utilisation totale de sachets noirs en 2020 est en cours de préparation. La ministre a mis en place un comité pluridisciplinaire pour élaborer une feuille de route et la prise en place de mesures effectives sur le terrain.
Un atelier national regroupant les opérateurs les importateurs et les grossistes sera organisé afin de matérialiser la démarche de l’éradication du sac plastique noir.

A quand une campagne pour les différents usages réservés aux plastiques alimentaires, sachant que la majorité des ménages optent pour le produit moins cher, sans se soucier de son impact sur la santé ? Qui est censé mener cette campagne ?

Les questions environnementales concernent toutes les composantes de la société.

Si on considère un emballage tout au long de son cycle de vie, nous allons comprendre que différents acteurs y sont impliqués. La production, l’utilisation, le traitement du sac une fois devenue déchet …etc. Donc c’est une question sociétale par excellence.

Les interventions des différents acteurs tout au long de ce cycle de vie vont différer d’un acteur à un autre. A titre d’exemple, des mécanismes de contrôle de qualité des sacs mis sur le marché sont nécessaires.

La recherche et le développement sont tout aussi important afin d’orienter les producteurs de sacs en plastiques vers des matériaux beaucoup plus respectueux de l’environnement. Les aspects de communication et de sensibilisation sont aussi nécessaires car c’est le consommateur qui va imposer le type de sac à mettre sur le marché.

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