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Un outil de suivi des émissions de méthane liées au pétrole et au gaz (AIE)

ALGER- L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a lancé un nouvel outil en ligne permettant de suivre les sources de méthane d’origine pétrolière et gazière, qui est « un gaz à effet de serre majeur et souvent négligé », a-t-elle annoncé dans un rapport publié sur son site web.

 Le nouveau « traqueur de méthane » offre la vision globale la plus complète des émissions de méthane, couvrant huit secteurs industriels dans plus de 70 pays, a expliqué l’agence basée à Paris.

Selon les précisions du rapport, ce nouvel outil « unique » fournit les estimations les plus récentes de l’AIE sur les émissions actuelles de méthane provenant du pétrole et du gaz, en s’appuyant sur les meilleures données disponibles. Il expose également les réductions possibles à l’aide de la technologie existante et met en lumière cette composante sous-explorée des transitions énergétiques.

L’analyse de l’AIE a montré que les émissions mondiales de méthane provenant des secteurs pétrolier et gazier pourraient être réduites de près de moitié, sans coût net.

« La concentration de méthane dans l’atmosphère est actuellement environ deux fois et demie supérieure aux niveaux préindustriels et augmente régulièrement », a prévenu l’agence, en expliquant que cette augmentation a des implications importantes pour le changement climatique « car  le méthane, bien que souvent « négligé, est un puissant gaz à effet de serre.

Selon le même rapport le secteur de l’énergie est l’une des plus grandes sources d’émission de méthane provenant des activités humaines.

Les projections de l’AIE suggèrent que le pétrole et, en particulier, le gaz naturel joueront un rôle important dans le système énergétique dans les années à venir, même dans le cadre de scénarios de décarbonisation solides alignés sur les objectifs climatiques internationaux.

« Le renforcement des efforts visant à réduire les émissions de méthane le long de leurs chaînes d’approvisionnement est un complément essentiel aux réductions de CO2 induites par une efficacité accrue et le déploiement de technologies d’énergie propre », ont assuré les auteurs du rapport.

« Les secteurs du pétrole et du gaz ont un objectif ouvert devant eux. Ils peuvent éviter près de 50% de leurs émissions de méthane sans nuire aux résultats. Cela aurait les mêmes avantages à long terme pour le climat que d’éliminer immédiatement les émissions de plus de la moitié des voitures en circulation dans le monde », a déclaré le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol,cité dans le rapport.

Le gaz naturel a représenté près de la moitié de la croissance de la demande énergétique mondiale en 2018, et 70% de cette augmentation a été enregistrée dans deux pays – les Etats-Unis et la Chine – où la hausse du gaz a été réalisée aux dépens du charbon.

Ce passage au gaz a permis d’éviter une augmentation plus rapide des émissions mondiales de CO2 au cours des dernières années.

Une nouvelle étude sur le rôle du gaz dans les transitions énergétiques d’aujourd’hui,publiée par l’AIE aux côtés du traqueur de méthane, montre que 1,2 milliard de tonnes supplémentaires de CO2 pourraient rapidement être réduites en utilisant des infrastructures existantes, si les prix et la réglementation le permettent.

Cela suffirait à ramener les émissions mondiales de CO2 à leur niveau de 2013.

« Tenant compte à la fois des émissions de CO 2 et de méthane, la commutation charbon-gaz permet actuellement de réduire les émissions de 50% en moyenne pour la production d’électricité et de 33% pour la production de chaleur », a souligné le rapport de l’AIE.

« Le niveau de déploiement des technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone, tant pour le charbon que pour le gaz, est un autre facteur crucial pour les émissions futures de ces deux secteurs« , a-t-il fait valoir.

APS

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